dimanche 4 décembre 2022

Yves YGER, invité de la 4ème édition des Conférences d'Allevard

 


J’ai planté un chêne
Au bout de mon champ
Ce fut ma semaine
Perdrai-je ma peine?
J’ai planté un chêne
Au bout de mon champ
Perdrai-je ma peine?
Perdrai-je mon temps
?

 

ainsi commence la conférence de Yves Yger en citant Gilles Vigneault

 

 Yves YGER lors de sa conférence à la Pléiade d'Allevard

Yves Yger, ethno-botaniste, herboriste, naturaliste, poète, voyageur, conférencier infatigable, est venu nous entretenir d'un "petit traité de conversation avec les arbres."

Ce Creusois d'origine, au fil de ses différents métiers, n'a jamais cessé de parcourir le monde en général et la France en particulier, à la rencontre de la nature, des herbes, des arbres, des paysages et de tous ces gens qui partagent ses passions.

Pendant près d'une heure, tout en marchant, il a expliqué, décrit la relation à la fois simple et complexe que les humains entretiennent avec les arbres.

Devant une centaine de personnes attentives, il a évoqué les arbres qui ont accompagné son enfance, le cerisier dont il cueillait les cerises et les lançait dans les "tabliers des filles."

Il a évoqué avec lyrisme "le chêne de Venon*",  cet arbre tricentenaire que l'on peut apercevoir de l'autoroute, sur la gauche en allant vers Grenoble, un peu après la sortie vers Domène.

le chêne de Venon crédit photo @depuis le sommet

crédit photo @"depuis le sommet"


Il n'a pas oublié non plus un des arbres remarquables: le tilleul de Réaumont (38), "cet arbre admirable, aimé des abeilles, symbole d'hospitalité, celui dont les planches servent de meilleur support aux icônes." (1)


 

le tilleul de Réaumont (crédit photo @François Lannes


Le marronnier: "vous êtes mon enfance, la rentrée de mes classes, mon chemin d'école, ma pierre de marelle, le cuir des bouts de mes souliers, usé à force de taper dans vos fruits bien lustrés." (1)

Le noyer, cet arbre que d'aucuns maudissent au prétexte qu'il "produirait une substance volatile et méphitique dénommée jugland, un poison sournois propre à tuer au combat les herbes alentour et peut-être même à la gente animale"(1) et que notre conférencier défend avec  toute la vigueur dont il est capable. 

Le lierre qui, parait-il n'est ni arbre ni arbrisseau, ne saurait être oublié dans la causerie de Me Yger.  Car pour lui, le lierre est "de bois, chère liane arbustive, qui ici dominez la mer et limitez le chemin." (1) Il le défend bec et ongle contre "les restaurateurs des fabriques" et se fait le chantre de "ce cher indispensable, compagnon des poètes et des raconteurs d'éternité."(1)

Mais s'il aimes les arbres, s'il s'honore d'être leur compagnon, il se défend de tomber dans ces modes passagères et nous confie que faire un câlin à un arbre,  si cela fait possiblement diminuer le stress, peut aussi, surtout, avoir quelques conséquences fâcheuses.
Il ne saurait tomber dans l'anthropomorphisme*, cette tendance à attribuer aux animaux et aux choses des réactions humaines.

À l'issue de la conférence et après les questions auxquelles il a répondu avec la précision que nous lui connaissons, Yves Yger a dédicacé et signé son livre "lettres aux arbres", un bel ouvrage où il rend hommage à tous les arbres qu'il a croisé dans sa vie.
Et superbement illustré par Florence Gendre*.

Merci, Yves Yger de ce beau et bon moment que nous avons passé avec vous. 

C.B.


 (1) "Lettres aux arbres" de Yves Yger, illustré par Florence Gendre, édition Transboréal Elytis 2021

disponible sur yves@lechemineauauxherbes.com


 

1 commentaire:

  1. Belle soirée très poétique et instructive. Merci au conférencier et au rédacteur de cette lettre.

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