vendredi 29 janvier 2016

150 ans d'aimants en Pays d'Allevard

Eugène Carrière et Ch. Pinat
C’était, il y a 150 ans, le 30 mars 1864. Exaspéré par les tracasseries administratives, les  intrigues, les vexations du ministère de la Marine, le Maître de forges d’Allevard Eugène Charrière mettait fin a une aventure d’exception commencée en 1857 : celle des plaques de blindages de la Gloire. La Gloire, première frégate cuirassée au monde, objet de toutes les attentions, objet d’expérimentations et d’innovations techniques considérables et par là-même raison d’investissements non négligeables...
Si l’activité allevardine dans le domaine ferroviaire continue, ressorts (depuis 1854) et bandages de roues de locomotives (1855) en particulier, il y a une urgente nécessité à trouver un autre débouché à la métallurgie locale.
la frégate La Gloire



l'sine de la Gorge
En 1866, tout au fond de la gorge sans que l’on en
connaisse bien les raisons (flou que nous cherchons encore à dissiper), ce seront les Aimants qui prendront le relais. L’apparition, l’évolution d’un grand nombre d’appareils nouveaux (télégraphie, téléphone, sonnettes ou appareils de mesure électrique, etc, etc) vont offrir un espace commercial tel, que faute d’espace dès 1902, l’activité quittera Allevard pour s’installer à Champ-Sappey, sur la commune de Saint-Pierre d’Allevard. C’est ce même site que l’on peu voir aujourd’hui en activité, activité réduite, il est vrai, si l’on se réfère aux glorieuses années qui ont fait de ces ateliers une référence mondiale de l’aimant.
l'usine de Champ Sappey


Dès 1882, on évoque « l’acier d’Allevard pour barreaux aimantés » plaçant ainsi déjà l’entreprise au premier plan. Au fil du XXe siècle, aimants au chrome, au tungstène, au cobalt ou au nickel-aluminium vont alimenter Japy, la Cie des Compteurs, Thomson-Houston et même de Dion-Bouton.
le pressage des aimants
 Aimants et ressorts resterons tout au long du siècle présent sur le site.  Après le grand bouleversement de la grande guerre, les années 20 apporteront un flot de commande (350 à 400 t par an d’aimants forgés). Malgré la crise mondiale des années 30 qui n’épargne pas la France, les aimants moulés sont lancés avec en 1933 la mise au point des « Alnico ». 


Louis NEEL
Les années 40, avec la présence de Louis Néel, prix Nobel de physique en 1970, marqueront un grand pas dans le domaine des aimants permanents. A cette époque la SHFFA (Ste des Hauts-Fourneaux et Forges d’Allevard) est considérée comme la principale unité de production d’aimants en France, reconnue pour sa technologie et la qualité de ses fabrications. Sa traversée du conflit se fera sans grandes difficultés ayant pour principal client l’armée Française et ce, malgré les pénuries de main-d’œuvre et de matières premières. En 1950, SHFFA  décide d’arrêter la production des aimants forgés et de favoriser les aimants moulés. En 1952, agrandissement de l’atelier des aimants frittés, suivi en 1955 de la création du laboratoire de recherche et de contrôle et, enfin, en 1957, implantation d’un atelier de production de ferrites, nouveaux matériaux céramiques qui viennent « bousculer » les techniques en place. Les ateliers devront êtres reconstruits à la suite du gigantesque incendie de 1963.
 

  

Entre 1955 et 1973, le rapprochement d’Allevard et d’Ugine (1962),  tant dans le domaine de la recherche que de la commercialisation, va placer la nouvelle société sur le marché international. En 1969, Kuhlmann rejoint Allevard-Ugine : 409 emplois crées de juillet 1965 à juillet 1969 et 250 nouveaux emplois sur la période 1969-1971. En 1972 vient s’ajouter l’usine d’aimants souples de Crolles (70 personnes), bel exemple de délocalisation locale ... En 1974 Allevard-Ugine devient Ugimag. 
coulée chez EUROMAG

Les années 80 vont connaître de grands changements : acquisition de l’activité « aimants terres rares » du groupe Suisse Brown-Boveri ; expérience Japonaise avec la création d’un « joint-venture » ferrites avec Kawasaki-Steel suivi de Singapour, du Brésil, lde a Pologne et de la Corée du sud. Ce passage à l’échelon mondial ne sera pas favorable au site de St-Pierre, pour des raisons stratégiques et d’objectifs industriels. En juin 1995, Pechiney avait cédé ses actions Ugimag au groupe Carbone-Lorraine qui, en 2001, se désengagera de l’activité aimant.
Le 15 avril 2008, l’entreprise filiale Ugimag est en procédure de redressement judiciaire. La reprise de l’activité se fera par la société SEP (filiale d’ISIL de Turin) et sauvera 70 emplois en constituant Euromag d’une part et, d’autre part, la société Steelmag dans des mains asiatiques avec une trentaine de personnes








 chaine de frittages à Euromag





creuset EUROMAG














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